Dans une société qui prône la pseudo-sainte maternitéparfaite, faire ces trois choses peut donner de la matière à celles et ceux qui adorent juger les autres parents. Et tu sais quoi ? Bah tant pis, c’est comme ça.
Je ne pense pas être une mauvaise mère. Déjà, parce que je me questionne sans arrêt sur le fait d’avoir peur d’être une mauvaise mère. Si je me pose la question, si je me triture le cerveau pour savoir si je fais bien les choses, c’est que ça ne doit pas être si terrible que ça en vrai. Disons que j’essaye de me rassurer comme je peux, face à l’avalanche d’injonctions parentales qui viennent avec le package de la naissance, une fois que le test de grossesse s’affiche positif sur le petit bâtonnet en plastique.
Pourtant, même si j’essaye de faire ce que je peux, comme je le peux, pour ne pas traumatiser mes enfants, pour ne pas qu’ils se sentent en insécurité, ou rejetés, ou mal-aimés, il y a trois choses que je fais, et ce n’est pas grave.
Ce n’est pas grave parce que ce n’est pas une habitude, ce n’est pas grave parce que ça ne va pas pourrir leur enfance, ce n’est pas grave parce que merde, je fais ce que je peux.
Mon fils de deux ans et demi regarde des dessins animés
As-tu déjà essayé de télétravailler avec un enfant de deux ans et demi qui ressemble vachement à une tornade ? Moi, oui. Quand il est malade et qu’il ne peut pas aller à la crèche et que je ne peux pas poser un jour « enfant malade » au boulot parce que ce n’est pas rémunéré, que mon mec a un taf qui ne lui permet pas de télétravailler, eh bien, je fais avec. Et quand ça arrive, je compose avec ce que j’ai, à savoir des articles à écrire vite d’un côté, et un enfant à maintenir en vie le plus longtemps possible, de l’autre.
Pour cela, pas le choix : une fois que son activité pâte à modeler est terminée (et que la dit-pâte finie étalée sur les fenêtres et les murs), une fois que la maison Playmobil a été démontée pièce par pièce, une fois que les livres ont été déchirés, je cède et je lui mets un épisode de Bluey. Pourtant, à en croire les différentes études qui s’écharpent sur le sujet, les écrans avant 3 ans, c’est le mal ultime. C’est la fin de la civilisation, des haricots et tutti quanti. Bah moi, les écrans, ça me permet de pouvoir boucler mon papier et de garder mon boulot, alors bon. Mauvaise mère ? Oui, peut-être.
Mais encore une fois, avec de la mesure et de la nuance, et sans abuser, ce n’est pas un ou deux épisodes de Bluey qui va cramer ses neurones. Par contre, voir sa mère péter les plombs parce qu’elle doit se diviser en trois personnes, ça risque de créer chez lui plus de séquelles émotionnelles.
Je n’aime pas jouer avec mes enfants
Ça, c’est le sujet à controverse : les parents devraient jouer avec leurs enfants. Pour plein de raisons parfaitement audibles hein, comme créer des moments complices, fabriquer des chouettes souvenirs, avoir une bonne interaction, etc. Moi, ça me soule. Je n’aime pas ça, je m’ennuie, j’ai envie d’être ailleurs, je n’y arrive pas. Alors, je ne le fais pas
Je pense queje me sacrifie suffisamment en tant que mèreet en tant que personne pour avoir le droit de ne pas faire ce genre d’activités qui me gavent. Ça ne veut pas dire que je ne fais rien avec mes mômes, bien au contraire ! On cuisine ensemble, on se balade, on regarde des films avec ma grande fille, je leur lis des histoires. Mais jouer, c’est non. Je passe mon tour, et ce n’est pas grave..
Ils mangent très (trop) souvent des pâtes :
J’adore cuisiner. J’adore inventer des plats, tester des saveurs, mélanger des trucs. Mais j’aime bien aussi ma tranquillité d’esprit, et essayer d’alléger le plus possible la tension du tunnel du soir.
Pour les non-parents, le tunnel correspond à ce moment où les enfants sortent de l’école ou de la garderie, jusqu’au moment où ils vont se coucher. Entre-temps, il faut faire les devoirs, les doucher, les mettre en pyjama, les faire manger, leur lire une histoire, brosser les dents et hop, au lit. Ce moment dure environ deux heures, et c’est un mini-marathon quotidien.
En conséquence, leur faire un truc à manger digne de ce nom qui leur plait (parce que c’est surtout ça, le problème, c’est leur cuisiner un truc qu’ils vont manger et aimer), c’est souvent compliqué. Et souvent, quand je n’ai pas prévu de repas à l’avance, j’opte pour les pâtes au fromage. C’est rapide, ils dévorent, et tout le monde est content. Niveau légumes, je me déculpabilise en me disant qu’ils ont mangé un repas varié à la cantine ou à la garderie le midi, et qu’on se rattrapera le lendemain ou le week-end, quand j’aurai davantage le temps de cuisiner. Mais en vrai, ce n’est pas grave, ce n’est que des pâtes.
Personnellement, un de mes meilleurs souvenirs d’enfance, c’est quand ma mère organisait un petit déjeuner du diner : elle rentrait crevée du boulot, avait la flemme de cuisiner, et on mangeait un bol de céréales ou des tartines. Elle devait sûrement culpabiliser, mais moi, je trouvais ça trop chouette.
Peut-être que plus tard, mes enfants s’en foutront d’avoir eu des pâtes à manger un peu trop souvent le soir. Peut-être que plus tard, ils ne se souviendront pas que je n’aimais pas jouer avec eux. Peut-être que plus tard, ils ne m’en tiendront pas rigueur de les avoir collés devant la télé pendant que je devais bosser. Si ce n’est pas le cas, je m’en excuserai. Mais j’espère surtout qu’ils se souviendront que je faisais ce que je pouvais avec ce que j’avais.
Comment faire manger des légumes aux enfants ?
Si ton enfant a la phobie des trucs verts et qu’il refuse de croquer dans le moindre morceau de brocoli, je peux peut-être t'aider.
Pour des tas d’enfants, légumes = démons de l’enfer. Du jour au lendemain, alors que ton précieux héritier ne rechignait jamais pour manger tout ce qui était à sa portée (que ce soit comestible ou non, on parle quand même d’un petit être humain qui trouvait que les semelles des chaussures étaient dignes d’un restau étoilé) le voici qui boude systématiquement son assiette et son contenant, n’acceptant de manger que des pâtes, du chocolat et du poisson pané.
Alors ok, c’est sympa les pâtes, mais ce n’est pas ça qui vale nourrir correctement, nutritivement parlant. Mais qu’est-ce qu’on peut faire, en tant que bon parent relativement au bout du rouleau, face aux refus systématiques de la petite Marie-Louise qui estdevant son assiette ? Eh bien, on essaye ces quelques astuces, et on croise fort les doigts
Comprendre l’origine du problème
Le refus de se nourrir d’un enfant peut être une grosse source d’angoisse pour les parents. Quand ils voient que seules les coquillettes au fromage trouvent grâce aux yeux de leur héritier, ils paniquent, se disent que leur précieux va développer des carences, souffrir de malnutrition, pour finir par brûler des voitures à l’adolescence ou pire : devenir fan de Jul. Oui, un parent au bout du rouleau, ça part très vite dans le drama.
Mais sinon, si tu es dans cette situation et qu’on se pose deux minutes pour analyser le truc : est-ce que ton enfant refuse de manger autre chose que des pâtes — ou tout autre aliment — absolument partout, ou que chez toi ? Est-ce qu’à la crèche ou à l’école, il mange de tout ? Est-ce que l’équipe encadrante qui s’occupe de lui t'as déjà convoqué pour te dire que franchement là, c’était chaud, il ne mangeait rien ?
Si c’est le cas, consultes un professionnel de santé, ce n’est pas anodin, et il faut creuser pour voir ce qu’il se passe. Si ce n’est pas le cas et qu’il n’y a qu’avec toi que c’est compliqué : tant mieux, ça va être plus « facile » à gérer. Je mets le mot « facile » entre guillemets parce que tu sais bien que ça ne va pas non plus être une partie de plaisir, tu es parent avec toutes les injonctions qui vont avec, donc ça ne va pas se faire non plus finger in the nose. Mais au moins, il n’y a pas de pathologies, c’est quand même toujours ça depris.
Si ton enfant ne refuse qu’avec toi de manger autre chose que des pâtes, ce n’est pas grave en vrai, ce n’est qu’une phase (comme souvent dans la parentalité). Ça va passer, souvent tout seul, et ton enfant ne va pas manger que des poissons panés jusqu’à ses 37 ans. Promis, il finira bien par manger autre chose un jour, et on peut lui filer un coup de main pour accélérer le processus.
Faire manger de tout à un enfant : y aller en douceur
Déjà, première chose à savoir : on évite de forcer un enfant à manger. Souviens-toi plus jeune, lorsque qu’on te disait « tu n’auras pas de dessert si tu ne termines pas ton assiette » ou encore « tu ne quittes pas cette table sans avoir terminé tes brocolis ». Il y avait aussi l’option « Tu sais le nombre d’enfants qui ne mangent pas à leur faim ? Alors termine-moi tout ça ! » Oui, nos parents et grands-parents ont merdé sur ce coup-là, on peut le dire, nous et nos TCA.
La nourriture est un sujet si sensible et personnel qu’il faut essayer, autant que faire se peut, de ne pas en faire un truc énorme. Est-ce qu’il va mourir s’il ne mange pas des légumes à chaque repas pendant deux mois ? Non. Surtout qu’il en mange à la crèche, ça va, détends-toi.
Jean-Eudes ne veut pas manger ses petits pois ? Ok, mais il faut au moins qu’il en goûte un, pour connaitre le goût que ça a. Goûter à tout ou presque, sans forcer, en ajustant en fonction du moment, c’est aussi une option.
Aider son enfant à manger de tout, sans pression
Face à un enfant qui a une aversion pour les légumes, il y a quelques astuces pour l’aider à les apprivoiser, en douceur :
Le faire participer à la préparation du diner, en lui trouvant une tour d’observation (ou une chaise pour qu’il grimpe dessus) et en lui proposant de couper les légumes avec des outils adaptés. Pas mal de marques se sont lancées dans les objets de découpe spécialement pour les enfants, qui leur évitent de se trancher un doigt à la place de la courgette qu’ils voulaient découper. Le faire participer, c’est un bon moyen de l’aider à découvrir ce qu’il va manger, sans compter qu’il sera fier comme un paon d’avoir aidé à faire le diner, comme un grand.
Préparez des repas chouettes à déguster, et qui ne mettent pas le légume au centre, physiquement parlant. Des recettes de flans aux légumes, de pancakes à la courgette, de cake à la tomate et aux poireaux… Ce n’est pas l’inspiration qui manque !
Laisses-lui le choix de se servir. Au lieu de lui apporter son bol avec son repas tout prêt dedans, il peut participer en mettant lui-même ce qu’il souhaite dans son assiette. Niveau motricité et éveil aux sens, c’est pas mal. Évidemment, il ne faut pas qu’il y ait qu’un plat de pâtes à table hein, sinon ça ne marche pas. Mais si tu mets plusieurs bols avec des choses différentes dedans, en lui proposant de se servir, ça peut fonctionner.
Pour les plus petits, l’assiette à compartiments est une bonne option. Un peu sur le même principe que de se servir seul, le fait de voir plusieurs catégories d’aliments dans son assiette lui fait comprendre qu’il a le choix, et qu’il contrôle la situation, indépendant de toi.
Laisses-le patouiller avec ses mains. Bien sûr qu’on aime tous avoir un sol propre sans grains de riz, mais pour un petit, le repas passe aussi par le sens du toucher et de la vue. Laisses-le agripper avec ses petits doigts ce qu’il veut manger et l’enfourner, façon DME — la diversification alimentaire menée par l’enfant — et tout le monde sera content et détendu.
Lâches prise. Oui, je sais, ce n’est pas facile. Mais encore une fois, rappelle-toi que tout n’est que phase, et que son amour exclusif pour les pâtes finira bien par passer. Tant qu’il mange autre chose les midis quand il est à la cantine ou à la crèche, ça va, ça passe.
Si tu paniques à l’idée des futures grandes vacances qui approchent et au fait qu’il sera à la maison avec toi matin, midi et soir, laisses couler. Propose-lui de participer aux repas, mangez tous ensemble, propose-lui de goûter à tout, ne réagis pas avec colère s’il balance son assiette au sol, et respires par le ventre si ça arrive.
Conclusion :
Oui, c’est pénible comme phase, oui ça peut être stressant, mais ça va finir par passer, comme tout le reste. Encore une fois, rares sont les adultes qui ne se nourrissent que de coquillettes !
L’œuf ou la poule ? Lequel est arrivé en premier ?
Très ancien, le « paradoxe de l’œuf et de la poule » soulève de nombreux questionnements d’ordres philosophique et scientifique. Impossible à résoudre pour certains, réponse tranchée pour d’autres, le sujet n’obtient pas de consensus. Si la science semble avoir penché en faveur de « l’œuf en premier » — notamment avec la théorie de l’évolution de Darwin et la génétique de Mendel —, une étude israélienne apporte des réserves sur la certitude.
Alors que des réponses sont encore apportées par la communauté scientifique, le « paradoxe de l’œuf et de la poule » est en fait très ancien. Il vient du fait qu’aucune réponse ne serait satisfaisante ni logique. Si l’on répond « l’œuf », alors on se demande qui a pondu cet œuf. Si l’on répond « la poule », alors on se demande comment elle a pu naître, si ce n’est d’un œuf. Lorsque deux événements semblent à la fois être la cause et l’effet l’un de l’autre, il est alors inconcevable de comprendre que l’un d’eux ait pu précéder l’autre.
Si elle paraît simpliste, cette question traite pourtant de l’origine du monde (ou cosmogonie) et oppose donc deux camps. Aristote défend l’idée (finaliste) que la cause finale (la poule) est la raison d’être de tout (œuf compris). La poule serait arrivée en premier et l’œuf n’est rien d’autre qu’une poule en puissance. Pour lui, la « logique » précédemment évoquée s’oppose forcément à la chronologie d’un œuf précédant une poule.
« L’homme engendre l’homme », avait-il dit, niant toute théorie de l’évolution. Ce que Diderot rejette dans Le Rêve d’Alembert (1769) : « Si la question de la priorité de l’œuf sur la poule ou de la poule sur l’œuf vous embarrasse, c’est que vous supposez que les animaux ont été originairement ce qu’ils sont à présent. Quelle folie ! ».
Une question qui appelle d’autres questions
Une étude de 2015 suggère que la question n’est pas un paradoxe au sens biologique du terme, et qu’une définition précise de la question et l’examen des mécanismes sous-jacents possibles de l’évolution offrent une solution. « À partir de quel moment peut-on parler de poule ? », serait la vraie question à se poser et deux réponses restent possibles.
Si la spéciation — formation d’une nouvelle espèce — s’opère par mutations génétiques aléatoires dans l’embryon, alors l’œuf est le premier. Mais si l’on considère l’épigénétique comme un moyen de transmettre des changements adaptatifs chez une espèce, alors la poule est la première. Les auteurs de l’étude posent alors la question suivante : « Où le changement génétique a-t-il pris naissance, dans le soma de la poule, ou du coq, dans les œufs de sa mère ou dans le sperme de son père ? ».
« La première poule a dû être dérivée d’un embryon génétiquement identique »
Sur cette question, la science semble unanime : l’œuf a précédé la poule. D’une part, les premiers œufs retrouvés datent d’environ 190 millions d’années, donc avant l’apparition des gallinacés, probablement issus d’un œuf pondu par un autre animal. Ces œufs primitifs venaient des dinosaures, connus comme les ancêtres des premiers oiseaux. En outre, « nous pouvons être certains que les ancêtres de la poule ont tous eu des œufs comme stade initial de leur vie, non seulement depuis les dinosaures, mais aussi depuis l’époque où ils étaient des poissons [du clade des crossoptérygiens] », explique à Trust My Science le professeur en génétique évolutive John Brookfield, de l’université de Nottingham.
La question de savoir si la poule a précédé l’œuf n’a donc de sens que si l’on compare la poule adulte à l’œuf de poule. Roy Sorensen, philosophe à l’Université de Washington, évoque la notion intéressante de « pré-poule ». « L’idée est que Charles Darwin a démontré que la poule a été précédée par des poules limites et qu’il est donc simplement indéterminé de savoir où les pré-poules se terminent et où les poules commencent », écrit-il. Selon les lois de Mendel, un organisme est génétiquement fixé et la transition de pré-poule à poule n’a pu s’effectuer qu’entre une pondeuse et son œuf.
C’est d’ailleurs ce que confirme John Brookfield : « S’il y a eu un premier oiseau qui répondait à la définition de la poule, alors cette première poule a dû être dérivée d’un embryon génétiquement identique. Cet embryon se serait trouvé à l’intérieur d’un œuf et, en ce sens, l’œuf (c’est-à-dire l’œuf de poule) a précédé la poule. De même, s’il y a eu un premier dinosaure adulte, alors ce dinosaure a dû se développer à partir d’un embryon génétiquement identique à l’intérieur d’un œuf ». Voilà qui pourrait clore le débat.
La théorie de l’évolution appuie d’ailleurs cette idée : la première poule n’a pas pu apparaître telle quelle et a forcément été précédée d’un œuf de poule. En revanche, il est difficile de savoir avec exactitude de quand date ce premier œuf de poule, même si les premiers poulets domestiques datent d’il y a environ 7000 ans.
« La découverte des mécanismes épigénétiques pourrait soutenir le scénario de la poule en premier »
Selon la même étude de 2015, le cas de la « poule d’abord » implique des mécanismes évolutifs similaires à ceux envisagés par Lamarck, 50 ans avant la publication des travaux de Darwin. Selon Lamarck — qui ne s’oppose pas à la théorie de l’évolution, bien au contraire —, les organismes s’adaptent en développant de nouvelles variantes en réponse à des environnements changeants. Ces nouveaux traits adaptatifs deviennent héréditaires et le tout est transmis à la descendance.
Parce qu’elle semble s’opposer à la génétique de Mendel et parce qu’aucun mécanisme permettant l’hérédité des caractères acquis n’était connu, la théorie de Lamarck a été considérée comme totalement fausse pendant 200 ans. Cela étant, « ces dernières années, la découverte et la caractérisation des mécanismes épigénétiques qui permettent la transmission de caractères somatiques acquis à travers les générations pourraient soutenir le scénario de la poule en premier », écrivent les auteurs.
Une piste plausible (mais non démontrée) pourrait être celle où le changement épigénétique est d’abord transféré tel quel du soma (de la poule) à la lignée germinale (des œufs), et à un stade ultérieur, il est assimilé et remplacé par un changement génétique.
En fin de compte, le dilemme initial de « l’œuf ou de la poule » n’est donc pas vraiment un paradoxe, puisque des explications scientifiques peuvent être apportées par l’évolution. Chaque changement évolutif pourrait correspondre soit à un monde darwinien pur, dans lequel l’œuf aurait précédé la poule, soit à un monde lamarckien, dans lequel la poule aurait été la première. Le domaine de recherche est encore très actif, et un long chemin reste à parcourir avant de pouvoir évaluer la contribution des processus épigénétiques à l’évolution.
BIOGRAPHIE EDVARD MUNCH - Peintre expressionniste norvégien, Edvard Munch était également graveur. Il a peint de célèbres tableaux tels que "Le Cri", "Séparation", "La Danse de la vie" ou "La Madone".
Biographie courte d'Edvard Munch - Le peintre et graveur Edvard Munch est né le 12 décembre 1863 à Adalsbruk en Norvège. Il poursuit des études techniques avant d'intégrer l'école royale de dessin, où il étudie les anciens maîtres. Aux côtés du naturaliste Christian Krohg, Edvard Munch développe son talent pour le réalisme français. Grâce à des bourses d'études, l'artiste visionnaire peut voyager. Il s'installe à Paris, où il désire peindre les affres de son existence, puis à Berlin. Edvard Munch côtoie de nombreux artistes et se fait réellement connaître grâce à une exposition en 1892. Le peintre développe ses sujets et multiplie les techniques. Il entretient par ailleurs une relation amoureusedifficile avec Tulla Larsen.
Figure de proue de la peinture moderne, Edvard Munch est un peintre norvégien du XIXe siècle. Il excelle dans l'expressionnisme, cecourant, qui s'opposant à l'impressionnisme français, valorise la subjectivité du peintre plutôt que le réalisme, afin de provoquer une émotion chez le spectateur. Ses œuvres les plus connues, "Le Cri", "La Madone" (Madonna) et "Séparation", marquent l'apogée de son talent, dans les années 1890. Ses peintures reconnues font de lui un artiste célèbre en Europe et dans le monde entier. Les thématiques de la mort, de la tristesse et de la maladie qui ont ponctué sa vie et celle de sa famille imprègnent ses tableaux. Dépressif, Edvard Munch sombre dans l'alcoolisme et séjourne six mois en clinique à Copenhague. En Allemagne, les nazis qualifient son art de "dégénéré", au même titre que Marc Chagall, et brûlent près de 80 de ses œuvres en 1937. L'artiste continue à peindre jusqu'à la fin de sa vie, qu'il termine de façon solitaire. Edvard Munch décède le 23 janvier 1944 à Oslo (Norvège). Disparu à 80 ans, le peintre laisse derrière lui plus d'un millier de tableaux, dessins et sculptures. Son visage apparaît sur les billets de 1000 krones, dans la monnaie norvégienne.
Le « Père-Lachaise des animaux », un des plus atypiques cimetières de l’Hexagone...
Le cimetière des chiens est l’un des plus anciens lieux de sépulture pour animaux en France (et le seul qui soit public).Fondé par la journaliste féministe Marguerite Durand en 1899 à Asnières-sur-Seine, au nord de Paris, il a accueilli les dépouilles de plusieurs dizaines de milliers d’animaux depuis sa création.
Situé à l’entrée d’Asnières, à quelques kilomètres au nord de Paris, le cimetière des chiens est un lieu bien particulier. Bordé par la Seine où l’on peut voir passer les péniches, dans un parc arboré, ce « Père-Lachaise des animaux » comme certains l’appellent prend des accents bucoliques ou plus fantasmagoriques en fonction de la météo et de la saison.
Il est ouvert depuis 1899 sur l’île des Ravageurs, un ancien îlot de la Seine dont le bras mort a été comblé à la fin des années 1970 afin de construire un nouveau pont prolongeant la ligne 13 du métro parisien entre Asnières et Clichy. De vieilles tombes vermoulues et bancales côtoient des caveaux en marbre où s’affichent parfois des messages un peu kitsch, mais remplis de l’émotion des anciens maîtres à leurs compagnons à poils ou à plumes.
« Pour comprendre comment est né ce cimetière bien particulier, il faut expliquer le contexte de l’époque, explique François-Xavier Chaix, archiviste à la mairie d’Asnières.Au cours du XIXesiècle, la condition animale évolue fortement et s’améliore pour nos amis les bêtes. »En effet, lentement, le statut de l’animal change. Il n’est plus seulement vu comme un utilitaire, mais devient un véritable compagnon. En 1845, la Société protectrice des animaux est créée à Paris – sur le modèle de l’association anglaise, fondée plus de vingt ans plus tôt – par le comte de Grammont, affligé par les mauvais traitements infligés aux chevaux dans les rues de la capitale.
Une question de salubrité publique
Si le sort des animaux s’améliore de leur vivant, rien n’est prévu après leur mort.« Théoriquement, les cadavres devaient être envoyés à l’équarrissage dans les 24heures,poursuit François-Xavier Chaix. Mais la plupart du temps, les cadavres des animaux étaient jetés aux ordures ménagères, quand ce n’était pas directement dans la Seine ou dans les anciennes fortifications de Paris. Cela a rapidement posé des problèmes. »
La capitale connaît au cours de ce siècle une série d’épidémies de choléra et de gale. Alors que les progrès de scientifiques comme Pasteur poussent les autorités à l’hygiénisme, le code rural est modifié en 1898 : les corps des animaux domestiques pourront être enterrés « dans une fosse située autant que possible à cent mètres des habitations et de telle sorte que le cadavre soit recouvert d’une couche de terre ayant au moins un mètre d’épaisseur ». Après cette nouvelle loi, l’ouverture d’un cimetière animalier devient possible.
La création du cimetière
Cette idée sera mise en œuvre par Marguerite Durand. Cette journaliste féministe, soucieuse du bien-être animal, décide de fonder ce cimetière d’un nouveau genre avec l’aide de l’avocat Georges Harmois. « Ils jettent leur dévolu sur cette île, qui appartient au baron de Bosmolet, et lui rachètent la moitié située en amont du pont de Clichy,ajoute l’archiviste.Ils fondent la Société française anonyme du cimetière pour chiens et autres animaux domestiques le 2mai 1899, après l’obtention de l’autorisation du préfet de la Seine. »
Amis des bêtes, les fondateurs précisent cependant dans les statuts du nouveau cimetière qu’il est interdit de singer des funérailles humaines lors des enterrements. Plusieurs constructions furent projetées, comme un columbarium et un musée des animaux domestiques, mais seuls les jardins, le bâtiment d’entrée et la nécropole sont réalisés. Cette dernière est divisée en quatre quartiers : celui des chiens, celui des chats, celui des oiseaux et celui des autres animaux.
L’architecte parisien Eugène Petit, dont plusieurs immeubles du XIVe arrondissement portent la signature, est chargé de dessiner l’entrée du cimetière. On lui doit le portail monumental de style Art nouveau de près de 25 mètres.
Les « stars » du cimetière
Dès l’entrée du cimetière, une grande statue représentant un épagneul des Alpes avec sur son dos un enfant accueille le visiteur.« Ce cénotaphe (tombeau élevé à la mémoire d’un mort mais qui ne contient pas son corps, NdlR.) a été dressé dès l’ouverture du cimetière en hommage à Barry, prédécesseur de la race Saint-Bernard, qui appartenait aux moines de cet hospice situé sur les flancs du col éponyme, poursuit François-Xavier Chaix.Il aurait sauvé, au début du XIXesiècle, 40 voyageurs perdus dans la montagne, et la légende raconte qu’il aurait été tué par la 41e qui l’aurait confondu avec un loup. Ce chien, très célèbre à l’époque, n’est pas enterré ici ; il a été naturalisé et est exposé aujourd’hui au musée d’histoire naturelle de Berne. »
Dans les allées, plusieurs « personnalités » sont enterrées. La plus connue sans doute est le chien acteur Rintintin, qui fit carrière à Hollywood !« C’est un chiot qui a été trouvé dans une tranchée par un soldat américain, qui l’a baptisé ainsi en référence à une petite poupée appelée Rintintin qui était alors vendue à l’arrière du front pour soutenir les Poilus,raconte l’archiviste.À la fin du conflit, ce sammy a ramené avec lui l’animal, qui tournera dans 32 films aux États-Unis entre1922 et1932. »À sa mort, le corps du chien sera rapatrié en France et enterré ici.
D’autres chiens-acteurs ont également leur sépulture dans ce cimetière, comme Poilu, qui a joué dans le film Mon curé chez les riches en 1952. On trouve également plusieurs chevaux de course, comme Troytown, un crack anglais vainqueur du Steeple-chase de Paris en 1919 et mort sur le champ de courses d’Auteuil l’année suivante.
Animaux connus et anonymes, venus de France et d’ailleurs
Chiens de tranchées, chiens policiers… On trouve également bon nombre de bêtes ayant appartenu à des têtes couronnées ou des artistes. Ainsi la princesse Hélène de Roumanie a son chat enterré là, tout comme les animaux de compagnie du compositeur Camille Saint-Saëns, de l’acteur Sacha Guitry ou plus récemment de l’écrivain Michel Houellebecq.
Certaines de ces bêtes viennent également de l’étranger, comme le caniche Tipsy, qui défraya la chronique en 2012. Sa propriétaire, une riche américaine, descendante du fondateur des brasseries Budweiser, avait fait enterrer son chien avec un collier de diamants. La tombe fut profanée pour voler le bijou !
Mais à côté de ces « célébrités », la majorité des chiens, chats, chevaux, mais aussi cochons d’inde, poules, singes, veaux, lapins, tortues ou encore fennecs reposent, anonymes, dans le cimetière. Depuis l’ouverture, plusieurs dizaines de milliers d’animaux ont été enterrés ici. « La 40 000e bête à avoir été inhumée dans la nécropole est un chien errant,raconte François-Xavier Chaix. Il est venu mourir devant les portes du cimetière le 15août 1958. La direction décida à l’époque de lui offrir une sépulture. Elle est toujours visible aujourd’hui. »Car à côté des tombes les plus anciennes, qui représentent un intérêt patrimonial, les concessions tournent, comme dans tout cimetière. Pour enterrer son fidèle compagnon, cela coûte entre 148 et 297 € par an, en fonction de la taille de l’animal.
Un lieu touristique
Depuis le début des années 1990, le cimetière a un statut municipal et est géré par la mairie d’Asnières.« En 1986, la société anonyme propriétaire du lieu était en difficulté», rappelle l’archiviste. Il a été question de fermer le cimetière des chiens, mais face à l’émoi suscité par la nouvelle, la municipalité a décidé de le racheter. Entre-temps, il a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques pour son « intérêt à la fois pittoresque, artistique, historique et légendaire ».
Au-delà des 869 concessionnaires référencés, le lieu est ouvert au public, moyennant un prix d’entrée de 3,50 €. Le cimetière des chiens attire chaque année près de 4 000 visiteurs, et on vient parfois de loin pour découvrir cet endroit atypique. Beaucoup de Japonais, mais aussi des Américains, comme le prouvent ce jour-là deux touristes venues de Caroline du Nord : elles ont suivi les recommandations d’un blog d’outre-Atlantique proposant de visiter Paris hors des sentiers battus. La Ville d’Asnières organise également des visites commentées, la dernière s’est déroulée lors des dernières Journées du patrimoine.
Il a laissé son nom au célèbre cimetière parisien, mais qui était le Père Lachaise?
Dernière demeure de Balzac, Chopin, Edith Piaf ou encore Jim Morrison, le cimetière du Père Lachaise est un véritable lieu d'histoire. Mais celui qui a donné son nom au plus grand cimetière parisien est aujourd'hui moins connu que ses célèbres hôtes. Le père Lachaise, ou plus précisément François d'Aix de la Chaize était pourtant un personnage éminent: le confesseur du roi Louis XIV.
Le prêtre résidait à l'endroit même où se trouve le cimetière aujourd'hui. D'abord connu sous le nom de la Folie-Régnaut puis de Mont-Louis, le domaine n'a rien à voir à l'époque avec une nécropole. A la place se trouve la maison d'un riche commerçant, qui sera ensuite rachetée par les Jésuites au début du 17e siècle. C'est à cet endroit que s'installe le confesseur du roi.
Une notoriété qui reste dans le quartier
Sa notoriété marque le quartier, la propriété des Jésuites est connue sous le nom de Maison du Père Lachaise. Ce n'est qu'au 19e siècle que la parcelle devient un cimetière alors que les autorités cherchent des terrains pour installer des cimetières.
Les 43 hectares acquis deviennent en 1804 le cimetière de l'Est. Mais l'appellation ne perdurera pas et le public continue d'identifier le lieu au nom du confesseur de Louis XIV. Ironie de l'histoire, François de La Chaize n'est même pas inhumé dans le cimetière parisien mais dans l'église Saint-Paul Saint-Louis, située dans le Marais. Le pèreLa chaize ne réside pas au palais deVersailles, mais à la maison professe près de l'église Saint-Paul à Paris,conformément à la règle desJésuites ayant une fonctionofficielle. Il est inhumé dans la crypte de cette église.
15 anecdotes artistiques insolites pour briller à l'apéro..
Une oeuvre accrochée à l'envers, des inspirations inattendues, des révélations surprenantes...Retour sur 15 anecdotes d'histoire de l'Art qui vont épater la galerie
La torpeur de l’été commence à peser, les apéros ne cessent de s’enchaîner, mais tu aurais bien besoin d’une petite dose de culture (et de sujets de secours, si la discussion tourne court).
Pour t'aider, Beaux Arts te propose une sélection d’anecdotes à picorer entre deux cacahuètes et un verre de rosé (à consommer avec modération bien sûr) : le surnom intime de Toulouse-Lautrec, un film d’horreur inspiré par Magritte, le rapport entre le Centre Pompidou et Nike… Et qui sait ? Peut-être ressortiras-tu du dîner aussi inspiré que Salvador Dalí !
1. Orange is the new safran
Le savais-tu Avant 1540, l’orange s’appelle… « safran », comme l’épice venue d’Orient ! C’est à cette date que la couleur, qui tire finalement son nom de l’agrume, est pour la première fois mentionnée dans un manuscrit anglais.
Francisco de Zurbarán, Nature morte aux citrons et oranges avec une rose, 1633
2. Chefs-d’œuvre à la chaîne
Pablo Picasso a peint quelque 60 000 œuvres au cours de sa vie, soit deux par jour en moyenne.
Portrait de Pablo Picasso dans son atelier, cigarette à la main, Paris, vers 1950
3. Question de bon sens
Au MoMA de New York en 1961, « Le Bateau » de Matisse a été exposé pendant 47 jours… à l’envers ! Personne n’avait vu l’erreur.
Henri Matisse, Le Bateau (présenté dans le mauvais sens au MoMA en 1961), 1953
4. Une femme en vaut trois
Les trois femmes dans Femmes au jardin de Monet (1866) ont toutes le même visage… Celui de Camille, épouse de l’impressionniste.
Claude Monet, Femmes au jardin, à Ville d’Avray, vers 1866
Un défi de taille
Lorsqu’il entreprend la réalisation de cette toile, Monet n’est pas encore le père de l’impressionnisme. C’est un fringant jeune homme de 26 ans, qui coule des jours paisibles du côté de ville d’Avray, où il a loué une propriété. Il se lance alors un défi de taille : peindre, en plein air, une toile aux dimensions monumentales, de plus de deux mètres cinquante sur deux mètres ! Soit un format alors réservé à la peinture d’histoire… Le jeune peintre n’a pas froid aux yeux ! Pour travailler à la partie haute sans modifier son point de vue, il creuse une tranchée dans son jardin pour y descendre le tableau suspendu à une poulie. Mais cette technique, aussi ingénieuse soit-elle, a probablement causé des dommages précoces à l’œuvre, récemment mis au jour par les chercheurs du C2RMF…
5. La revanche d’une ex
Baudelaire a demandé à Courbet d’effacer son ex-maîtresse, Jeanne Duval, tout à droite de sa toile L’Atelier du peintre (1855) où il figure lisant un livre. Ironie du sort, la peinture s’oxydant la silhouette de la jeune femme se devine à nouveau par transparence.
Gustave Courbet, L’Atelier du peintre. Allégorie réelle déterminant une phase de sept années de ma vie artistique et morale, 1854–1855
6. Ça sent le vécu
Dalí a eu l’idée de peindre la Persistance de la mémoire (1931), son fameux tableau aux montres molles, après avoir vu lors d’un dîner un « camembert coulant ».
Salvador Dalí, La Persistance de la mémoire, 1931
7. Royales caries
Parce qu’elle avait les dents gâtées par un abus de sucrerie, l’impératrice Joséphine ne souriait jamais sur les tableaux.
François Gérard, Joséphine en costume de sacre, 1807–1808
8. Un surnom fort de café !
Parce qu’il souffrait de priapisme (une érection prolongée et douloureuse), Toulouse-Lautrec était surnommé par les filles des maisons closes qu’il côtoyait « la cafetière » – son manche étant toujours bien droit
Henri de Toulouse-Lautrec en habit de femme, vers 1890
9. On te ressert ?
Parce qu’il buvait au quotidien des litres de vin, le peintre montmartrois Maurice Utrillo était surnommé « Lilitron ».
Suzanne Valadon, Portrait de Maurice Utrillo, 1921
10. Un, deux, trois… peignez !
J-346 avant Paris 2024 ! Savais-tu que de 1912 à 1948, les JO avaient des épreuves d’art ? Le « Pentathlon des muses » récompensait en architecture, littérature, musique, peinture et sculpture, les meilleures représentations du sport.
Afficheofficielle des Jeux olympiques d’été de Londres 1948
11. Une pompe qui ne manque pas d’air !
Tinker Hatfield a eu l’idée du design de la basket Air Max de Nike, avec sa bulle d’air apparente dans la semelle, en découvrant l’architecture du Centre Pompidou toute tuyauterie dehors.
Le Centre Pompidou par Renzo Piano et Richard Rogers
12. Jeux de mains…
La majorité des empreintes de mains trouvées dans les grottes ornées en France et en Espagne ont été faites par des femmes.
Empreinte de main dans la grotte du Pech Merle en Dordogne, 29 000 av. J.-C.
13. Diaboliquement efficace
L’Empire des lumières (1954) de René Magritte a inspiré une célèbre scène du film d’horreur L’Exorciste (1973) : l’arrivée du père Merrin devant la maison des McNeil.
Affiche de l’Exorciste de William Friedkin / René Magritte, L’Empire des lumières, 1973 / 1954
Victime d’un pigment noir à base de bitume qui a mal séché, Le Radeau de La Méduse, chef-d’œuvre de Théodore Géricault (1818) conservé au Louvre, est amené à disparaître !
Théodore Géricault, Le Radeau de La Méduse, 1818 – 1819
La plus morbide
La scène, tout à fait morbide, est inspirée d’un fait réel. Celui, en 1816, du tragique naufrage de la frégate La Méduse. Abandonnés à leur sort, les pauvres marins s’étaient livrés à des actes de cannibalisme. Ce chef-d’œuvre de Théodore Géricault (1791–1824) marque un tournant dans la peinture d’Histoire. En effet, lorsqu’il s’empare du sujet, le fait divers est devenu un symbole politique. L’artiste avait alors reconstitué dans son atelier un véritable radeau et étudié précisément des cadavres… Le résultat est spectaculaire tant par sa taille (la toile mesure près de 7 mètres sur 5) que par son exécution, qui mêle habilement théâtralité et réalisme cru.
15. Passion chats, passion châteaux
L’architecte Eugène Viollet-le-Duc, connu pour la restauration de Notre-Dame, aimait tellement les chats qu’en restaurant le château de Pierrefonds au XIXe siècle, il s’est amusé à inclure 80 sculptures félines un peu partout !
Eugène Viollet-le-Duc, L’un des nombreux chats du château de Pierrefonds, 1858
Un beau livre sublime et unique : la première histoire de l'art par les femmes " En octobre 2015, alors que j'assistais à une rétrospective artistique majeure à Londres, j'eus une révélation. En regardant autour de moi, je réalisai qu'aucune oeuvre d'une femme artiste n'était exposée. Me vint alors cette question : pouvais-je nommer vingt noms de femmes artistes sans y réfléchir ? La réponse était non.
Avais-je exclusivement étudié l'histoire de l'art à travers un prisme masculin ? La réponse était oui. " Combien de femmes artistes connais-tu ? Qui " fait " l'histoire de l'art ? Est-ce que les femmes étaient reconnues en tant qu'artistes avant le xxe siècle ? Qu'est-ce que le baroque au bout du compte ? Découvres la flamboyante Sofonisba Anguissola à la Renaissance, l'oeuvre radicale de l'Américaine Harriet Powers au xixe siècle et l'artiste qui a réellement initié le mouvement du ready-made incarné par Marcel Duchamp.
Explores l'âge d'or néerlandais, le travail étonnant des artistes d'après-guerre en Amérique latine, et les femmes qui ont impulsé l'art en 2020. Des Cornouailles jusqu'à Manhattan en passant par le Nigeria et le Japon, voici l'histoire de l'art comme elle n'a jamais été racontée auparavant. Suivant un ordre chronologique mais sans adopter la grille de lecture occidentale des mouvements artistiques et événements politiques, L'Histoire de l'art sans les hommes redéfinit les canons traditionnels en mettant en lumière l'oeuvre d'artistes exceptionnelles qui ont repoussé les frontières et osé défier une pratique artistique dominée par les hommes.
Biographie de Katy Hessel
Historienne de l'art, conservatrice et créatrice de la page @thegreatwomenartists sur Instagram en faveur des artistes féminines, fédérant près de 300 000 abonnés, Katy Hessel a donné des conférences au Tate Museum, à la National Gallery, Christie's et à l'université de Cambridge. Elle a présenté des films pour la BBC, Sotheby, l'Académie royale et écrit dans le magazine Vogue ainsi que pour des podcasts (Christian Dior). Pour la première fois, elle publie une histoire de l'art sans les hommes, superbe beau livre où l'oeuvre des femmes artistes à travers le monde est enfin mise en lumière.
Fig. A. Première machine à s’en tamponner le coquillard.
S‘en tamponner le coquillardou de l’image comme constitutive de la surannéité.
Car il ne t'aura pas échappé que l’expression sus citée fait appel à un grand sens de l’imagination pour être perçue dans sa complétude subtile sans pour autant se pervertir de vulgarité.
Débutons par le verbe : tamponner ou l’action de heurter à coups légers mais suffisants pour obtenir une réaction de l’objet tamponné. De petites tapes répétées qui feront leur office grâce à leur nombre. Poursuivons par le nom : le coquillard; s’il désigne originellement l’organe de fierté masculine, il a au fil des siècles effectué une demi rotation autour du corps pour terminer sa carrière sémantique en évoquant l’arrière-train. Une bizarrerie que seule la pudeur outrancière des précieuses ridicules qui trop longtemps veillèrent farouchement à une approche jugée correcte du langage est susceptible d’expliquer.
Ainsi l’adjonction des termes qui donna s’en tamponner le coquillardexprima-t-elle des heurts répétés et auto-appliqués sur la partie charnue de notre anatomie. Une douce fessée en quelque sorte, sans conséquence aucune en matière d’intégrité physique ni même en amour-propre.
S’en tamponner le coquillard exprime depuis l’indifférence dédaigneuse et méprisante apportée à tout événement qu’autrui aurait pris quant à lui pour important. Le grotesque de l’image générée dévoilant combien la dite indifférence est élevée. Une question de degré en quelque sorte.
On peut dire que s’en tamponner le coquillard s’en sort bien.
Nettement moins vulgaire qu’un « s’en battre les cou**les avec une pelle à tarte », beaucoup plus puissante qu’un « s’en ficher/foutre », moins ménagère qu’un « n’en avoir rien à cirer », plus franco-française qu’un « s’en câliss », elle trouve une place à part dans le bréviaire de l’homme suranné et excédé.
S’en tamponner le coquillard pourra même être utilisée en société, car ses éléments constitutifs étant fort surannés, elle ne saura figurer pour grossière. Comme certaines de ses congénères imagées, elle fera passer l’émetteur pour un titi des fortifs’, un poulbot de la butte, un zazou du Luco.
Je dois bien avouer ici qu’il m’est arrivé plus qu’à mon tour dem’en tamponner lecoquillard. L’exprimer haut et fort m’a souvent valu mises au ban et ostracismes de la part tour à tour de mes professeurs, de l’administration républicaine et de ses forces de répression, et de divers donneurs d’ordres qui n’en faisaient qu’à leur tête comme la mienne ne semblait pas leur revenir. Grand bien leur fasse, ils m’ont aidé à me tanner le cuir à force de me le tamponner. Qu’ils en soient ici remerciés.mots-surannes
"Rêve dans les ruines de Pompéi-Paul-Alfred de Curzon (1866)
La nuée ardente du Vésuve aurait tué les habitant de Pompéi en moins de 20 minutes
Selon une nouvelle étude, la nuée ardente libérée par le Vésuve en l'an 79 aurait englouti Pompéi pendant entre 10 et 20 minutes. Une durée suffisante pour que la majorité de ses habitants ne meurent asphyxiés par les gaz et les cendres.
C'était en l'an 79. Après huit siècles de sommeil, le Vésuve entrait violemment en éruption et projetait un nuage de cendres et de gaz brûlants dans les airs. Les alentours du volcan n'y résistèrent pas. Les heures suivantes, ce sont des milliers d'habitants qui furent tués, des paysages dévastés et des villes dont Pompéi et Herculanum rayées de la carte.
Cette catastrophe demeure à ce jour l'une des plus dramatiquement célèbres de l'Histoire. Mais que s'est-il exactement passé ce jour-là ? Et comment les habitants sont-ils réellement morts ? C'est ce que tentent encore de déterminer les scientifiques et archéologues près de deux millénaires après l'éruption volcanique.
De précédentes recherches ont estimé que le nuage du Vésuve s'était élevé jusqu'à une trentaine de kilomètres et avait déversé quelque quatre kilomètres cubes de pierres ponces et de cendres sur ses alentours. Aujourd'hui, une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports vient compléter le tableau.
Selon ces travaux menés par une équipe italienne et britannique, la nuée ardente du volcan italien aurait persisté entre 10 et 20 minutes à Pompéi. Soit suffisamment longtemps pour que la majorité des habitants meurent asphyxiés par les gaz et la pluie de cendres avant d'être atteints par les autres éléments relâchés par l'éruption du Vésuve.
Une coulée moins brûlante et intense ?
Les coulées pyroclastiques sont le phénomène le plus dévastateur des éruptions dites explosives. Comparables à des avalanches, elles sont formées d'un flux dense de particules de température élevée qui dévale à très grande vitesse les flancs du volcan. Selon les recherches, l'éruption de 79 aurait connu deux phases et libéré plusieurs coulées
A Herculanum, qui était situé au pied du Vésuve, les observations ont suggéré que la température et la puissante du phénomène étaient tellement élevées que toute survie était impossible. A Pompéi localisée un peu plus loin, en revanche, les indices laissaient penser que la coulée était peut-être moins brûlante et intense.
Or, sous de telles conditions, une survie pourrait éventuellement être possible si la coulée n'avait persisté que pendant quelques minutes. C'est pour en avoir le coeur net que les scientifiques ont démarré une nouvelle étude en combinant des données collectées sur le site archéologique et les résultats de précédentes recherches.
Ceci leur a permis de concevoir un modèle mathématique pour réaliser des simulations numériques et estimer les paramètres physiques des coulées pyroclastiques. Verdict : les habitants de Pompéi n'avaient finalement que très peu de chances d'échapper aux phénomènes dévastateurs.
17 minutes en enfer
Selon les résultats, le mélange de gaz et de cendres présentait une température avoisinant les 115°C et une pression dynamique légèrement supérieure ou inférieure à 1.000 pascals (Pa). C'est bien moins que les valeurs estimées à Herculanum. Mais à Pompéi, la coulée aurait largement perduré.
Les calculs indiquent qu'elle aurait englouti la ville durant 17 minutes en moyenne. Combinée à la concentration en particules, cette durée semble largement suffisante pour provoquer des effets mortels sur les habitants. En clair, l'asphyxie liée à l'inhalation des cendres seraient la principale cause de décès chez ces derniers.
"Il est probable que des dizaines de personnes sont mortes en raison de la pluie de lapili (les éjectats volcaniques, ndlr) qui est tombée sur Pompéi après l'éruption, mais la plupart sont mortes d'asphyxie", a résumé Roberto Isaia, chercheur à l'Observatoire du Vésuve de l'Institut national de géophysique et de volcanologie (INGV) repris par The Guardian.
"Ces 15 minutes au sein d'un nuage infernal ont dû être interminables. Les habitants ne pouvaient pas imaginer ce qui était en train de se produire. Les Pompéiens ont vécu avec les séismes mais pas avec les éruptions, donc ils ont été pris par surprise et balayés par le nuage incandescent de cendres", a poursuivi le co-auteur de l'étude.
Si cette nouvelle étude précise le scénario de l'éruption, ce dernier comporte encore de nombreuses zones d'ombre, que les archéologues tentent de combler en poursuivant les fouilles sur le terrain. Et près de deux millénaires après, les découvertes se poursuivent au milieu des ruines de la cité disparue.
Comprendre pour mieux prévoir
Néanmoins, ces travaux résonnent aussi dans le présent alors que le Vésuve, de même que de nombreux volcans, demeurent sous étroite surveillance à travers le monde. "Le modèle développé peut être appliqué à d'autres volcans actifs", a confirmé dans un communiqué Roberto Isaia.
"Il est très important d'être capable de reconstruire ce qui s'est produit durant les éruptions passées du Vésuve, à partir des données géologiques, afin de retracer les caractéristiques des coulées pyroclastiques et leur impact sur la population", a renchéri le professeur Pierfrancesco Dellino de l'université de Bari en Italie et premier auteur de l'étude.
"L'approche scientifique de cette étude révèle des informations contenues dans les dépôts pyroclastiques quiclarifie de nouveaux aspects sur l'éruption de Pompéi et fournit des aperçus précieux pour interpréter le comportement du Vésuve, également en termes de protection civile", a-t-il ajouté.
Le volcan napolitain s'est réveillé à plusieurs reprises au XXe siècle. Sa dernière éruption remonte à il y a plus de 75 ans, en 1944. Mais s'il en connaissait une nouvelle, les conséquences pourraient être considérables. Actuellement, quelque 700.000 personnes vivent sur les flancs du Vésuve et quatre millions dans la région environnante.
Lorsqu’il entreprend la réalisation de cette toile, Monet n’est pas encore le père de l’impressionnisme. C’est un fringant jeune homme de 26 ans, qui coule des jours paisibles du côté de ville d’Avray, où il a loué une propriété. Il se lance alors un défi de taille : peindre, en plein air, une toile aux dimensions monumentales, de plus de deux mètres cinquante sur deux mètres ! Soit un format alors réservé à la peinture d’histoire… Le jeune peintre n’a pas froid aux yeux ! Pour travailler à la partie haute sans modifier son point de vue, il creuse une tranchée dans son jardin pour y descendre le tableau suspendu à une poulie. Mais cette technique, aussi ingénieuse soit-elle, a probablement causé des dommages précoces à l’œuvre, récemment mis au jour par les chercheurs du C2RMF…